Etbien souvent la vie passionnĂ©e d'un homme empĂȘche de les voir de son vivant. C'est quand le corps meurt que l'esprit naĂźt vĂ©ritablement Ă  lui-mĂȘme et brille de son Ă©clat singulier. Ce que nous voulons cĂ©lĂ©brer cette annĂ©e, Ă  l'occasion du centenaire de la mort de PĂ©guy, n'est rien moins que sa mort, c'est sa vie mĂȘme. Quand il s

"Outre l'idĂ©e de mort et de rupture avec la vie terrestre, l'au-delĂ  Ă©voque pour moi un univers rempli de mystĂšres. J'avoue que je suis assez fascinĂ©e par tous les phĂ©nomĂšnes Ă©tranges les tables qui tournent, les esprits qui apparaissent soudain dans une piĂšce. D'ailleurs, si l'on me proposait de faire tourner les tables, je crois que j'accepterais... En ce qui concerne mon aprĂšs-mort, j'Ă©prouve un sentiment contradictoire. D'un cĂŽtĂ©, j'ai l'impression que la mort est quelque chose qui ne peut pas m'arriver. De l'autre, je sens trĂšs bien que la rupture peut survenir Ă  tout instant. Or, comme je considĂšre qu'il n'y a rien aprĂšs la mort, je me dis qu'il y a des occasions Ă  ne pas rater. N'Ă©tant pas freinĂ©e par la peur d'un Ă©ventuel jugement dernier, je me mets sans doute moins de barriĂšres. Si j e crains un jugement, c'est le mien. Je connais mes fautes et mes faiblesses le plus dur, c'est d'assumer au jour le jour sa part d'ombre. Je voudrais me dire, le jour de ma mort, que j'ai vĂ©cu le plus possible comme je l'entendais, c'est-Ă -dire en accomplissant les choses avec le maximum de coeur, en faisant souffrir le moins possible les gens qui m'entourent, NĂ©anmoins, l'idĂ©e d'un nĂ©ant total aprĂšs la mort n'est pas facile Ă  vivre tous les jours. Ainsi, quand je pense Ă  ma mĂšre, dĂ©cĂ©dĂ©e il y a quatre ans, je me dis est-ce vraiment pour rien qu'elle a effectuĂ© tout un cheminement intĂ©rieur avant de mourir ? Affirmer qu'il n'y a rien aprĂšs la mort conduit Ă  assumer le poids des regrets, je ne l'ai pas rĂ©alisĂ© tout de suite au dĂ©part, le nĂ©ant reste une notion trĂšs intellectuelle. Le jour oĂč ma mĂšre s'est Ă©teinte, J'Ă©tais assise en face d'elle, dans sa chambre d'hĂŽpital. J'ai Ă©prouvĂ© une sensation Ă©trange "Tu es lĂ , me disais-je, vivante alors qu'elle est peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  morte et tu ne vois rien, tu ne sais pas ce qui se passe. Un an aprĂšs sa mort, j'ai vĂ©cu des moments trĂšs difficiles je me reprochais Ă©normĂ©ment de ne pas avoir su accompagner ma mĂšre dans ses derniers moments. C'est Ă  ce moment-lĂ  que j'ai rĂ©alisĂ© que la rupture Ă©tait irrĂ©versible. MalgrĂ© tout, je ne rĂ©siste pas toujours Ă  la tentation de vouloir lui parler, de lui faire part de ce qui me tient Ă  coeur. Le dĂ©sir de communiquer avec les morts est de nature nostalgique, comme si l'on voulait rattraper ce qui n'a pas Ă©tĂ© fait lorsque l'ĂȘtre cher Ă©tait encore en vie." Letexte intitulĂ© « La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsĂšques. C’était ainsi le cas lors des funĂ©railles de la comĂ©dienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, CE QUI "Nobody will get out of here alive." Jim Morrison1 La mort, objet philosophiqueL'inĂ©vitabilitĂ© de mourir et le droit ou l'interdiction de tuer ne cessent de nous questionner "Il s'en faut d'un rien, un caillot de sang dans une artĂšre, un spasme du cƓur... pour que lĂ -bas soit immĂ©diatement ici. Vladimir JankĂ©lĂ©vitch"Vous ne savez ni le jour ni l'heure." Evangile de Jean"Chacun de nous est le premier Ă  mourir." EugĂšne Ionesco"Quand on naĂźt, on est toujours assez vieux pour mourir." Martin HeideggerMalgrĂ© les progrĂšs des sciences biologiques et Ă©pidĂ©miologiques, la mort reste inĂ©luctable..."Elle est inclassable, elle est l'Ă©vĂ©nement dĂ©pareillĂ© par excellence, unique en son genre, monstruositĂ© solitaire, elle est sans rapport avec les autres Ă©vĂ©nements qui, tous, s'inscrivent dans le temps." Vladimir JankĂ©lĂ©vitchPourquoi la mort de quelqu'un est-elle toujours une sorte de scandale, se demande Vladimir JankĂ©lĂ©vitch Vladimir JankĂ©lĂ©vitch, La Mort, Champs Flammarion, 1977, pourquoi cet Ă©vĂ©nement si normal Ă©veille-t-il chez ceux qui en sont tĂ©moins autant de curiositĂ© et d'horreur ? Depuis qu'il y a des hommes et qui meurent, comment le mortel n'est-il pas habituĂ© Ă  ce phĂ©nomĂšne naturel et pourtant toujours accidentel ? pourquoi est-il Ă©tonnĂ© chaque fois qu'un vivant disparaĂźt, comme si cela arrivait chaque fois pour la premiĂšre fois ? "Si la mort n'est pensable ni avant, ni pendant, ni aprĂšs, quand pourrons-nous la penser ?"La mort n'est nulle part et elle est partout, ce n'est pas un Ă©vĂ©nement, mais un processus continu, de la naissance Ă  la mort clinique, biologique, en passant par le vieillissement "Chaque jour, j'observe la mort Ă  l'Ɠuvre dans le miroir." Jean CocteauLa mort est un phĂ©nomĂšne biologique mĂ©diatisĂ© par le social, ce n'est pas un simple objet empirique. La mort-en-soi n'existe pas, mais elle est perçue, vĂ©cue, imaginĂ©e... L'homme sait qu'il va mourir, ce qui faisait dire Ă  Heidegger dans Être et Temps Sein und Zeit que l'homme le Dasein est un "ĂȘtre-pour-la-mort".On parle de mort physique, mais aussi de mort biologique, de mort gĂ©nĂ©tique, quantique, spirituelle, psychique ou philosophie s'interroge sur la mort "Philosopher, est-ce apprendre Ă  mourir ?" La mort est-elle une privation, une punition ou bien une dĂ©livrance ? Nous rĂ©vĂšle-t-elle l’Être par le biais de l'angoisse ? Est-ce un Ă©chec "en elle s'identifient l'absolu de l'Ă©chec subjectif et l'absolu de l'Ă©chec objectif." ou bien un renouvellement ontologique ? Est-ce une expĂ©rience inĂ©vitable et unique ou un objet de spĂ©culation ?Si philosopher, depuis Socrate, c'est "se prĂ©parer Ă  mourir" la formule est de Montaigne, c'est parce que le "dialogue silencieux de l'Ăąme avec elle-mĂȘme constitue, non un refus de la vie, mais un retrait provisoire par rapport Ă  la vie et un oubli du corps cf. H. Arendt, La vie de l'esprit ; l'idĂ©e de l'Ăąme, la thĂ©orie platonicienne des "mondes duels", si intimement liĂ©es Ă  l'idĂ©e de la mort, proviennent, selon elle, de ce retrait par rapport Ă  la vie, que le sens commun considĂšre comme "contre nature"."Ni le soleil, ni la mort ne se peuvent regarder en face." La Rochefoucauld fait allusion, dans cette cĂ©lĂšbre maxime au moment oĂč la mort cesse d'ĂȘtre un objet de pensĂ©e extĂ©rieur Ă  moi pour devenir, comme disait saint Augustin de Dieu "plus intime Ă  moi-mĂȘme que moi-mĂȘme".On ne peut regarder la mort en face, "l'envisager" ; l'inconscient, l'animal en nous, ignore la mort, mais la mort peut se mettre Ă  saturer la conscience, non en tant que simple savoir, le point de vue que nous pourrions avoir "sur" un objet, mais comme certitude intĂ©rieure, absolue, existentielle, la seule et unique certitude."Vous savez que vous allez mourir, disait Lacan, mais vous n'en ĂȘtes pas sĂ»rs." Le passage du savoir Ă  la certitude est l'Ă©preuve suprĂȘme dans la vie d'un ĂȘtre humain. La plupart des hommes s'arrangent pour ne pas l'affronter en s'Ă©vadant dans le divertissement, mais il arrive qu'elle s'impose Ă  nous. Il s'agit alors de savoir comment supporter l' Anthropologie de la morta La mort dans les sociĂ©tĂ©s archaĂŻques L'idĂ©e dominante est que les disparus vivent d'une vie propre, comme les vivants. "De la MĂ©lanĂ©sie Ă  Madagascar, du Nigeria Ă  la Colombie, chaque peuplade redoute, Ă©voque, nourrit, utilise ses dĂ©funts, entretient un commerce avec eux, leur donne, dans la vie, un rĂŽle positif, les subit comme des parasites, les accueille comme des hĂŽtes plus ou moins dĂ©sirables, leur prĂȘte des intentions, des pouvoirs." Paul ValĂ©ryb La mort dans les sociĂ©tĂ©s "mĂ©taphysiques"Les morts y sont radicalement sĂ©parĂ©s des vivants ; on distingue les "morts anonymes" des "grands morts" les personnages importants. L'immortalitĂ© de l'esprit remplace l'immortalitĂ© des La mort dĂ©dramatisĂ©eSelon Épicure, la mort n'est rien "Familiarise-toi avec l'idĂ©e que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal rĂ©sident dans la sensation, or la mort est la privation de cette derniĂšre."Cette connaissance certaine que la mort n'est rien pour nous a pour consĂ©quence que nous apprĂ©cions mieux les joies que nous offre la vie Ă©phĂ©mĂšre, parce qu'elle n'y ajoute pas une durĂ©e illimitĂ©e, mais nous ĂŽte au contraire le dĂ©sir d'immortalitĂ©. Ainsi, celui des maux qui fait le plus frĂ©mir n'est rien pour nous, puisque, tant que nous existons, la mort n'est pas et que, lorsque la mort est lĂ , nous ne sommes mort, par consĂ©quent, n'a aucun rapport, ni avec les vivants, ni avec les morts, Ă©tant donnĂ© qu'elle n'est rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus." Épicure, Lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©eFeuerbach considĂšre la mort comme une chimĂšre, puisqu'elle n'existe que quand elle n'existe Marx, la mort est hors des atteintes de l'Ă©nergie pratique de l'homme. Cette dĂ©dramatisation de la mort, qu'elle soit Ă©picurienne ou marxiste n'est pas trĂšs convaincante. La dĂ©monstration que la mort n'est rien ne supprime pas l'angoisse du rien. Par ailleurs, comme le remarque le philosophe nĂ©o-marxiste Ernst Bloch, l'utopie vient se briser contre l'Ă©cueil de la mort. Si nous devons mourir, notre vie n'a pas de sens parce que ses problĂšmes ne reçoivent aucune solution et parce que la signification mĂȘme des problĂšmes demeure Chesterton faisait remarquer un jour que les Anciens nous Ă©taient supĂ©rieurs Ă  de nombreux points de vue, mais qu'ils n'Ă©taient certainement pas plus joyeux que nous ne le sommes ou que nous nous pourrions l'ĂȘtre si nous avions la certitude de la "vie Ă©ternelle" et que, comme le dit Nietzsche, "nous avions l'air ressuscitĂ©s".Ce qui est un lieu commun pour nous, le thĂšme de la briĂšvetĂ© de la vie, Ă©tait une obsession pour les Anciens. HĂ©siode compare les hommes Ă  la "race des feuilles" et le conseil que donne LucrĂšce "Carpe diem" Cueille le jour ! est Ă©troitement liĂ© Ă  l'idĂ©e de la mort profite de l'instant qui passe car il ne reviendra plus ; chaque heure qui passe te rapproche de la fin. "Omnis vulnerant, ultima necat."4 L'amortalitĂ©L'animisme et la religion de l'ancienne Égypte expriment une volontĂ© de survivre aprĂšs la mort. "Je crois aux dieux, AthĂ©niens, comme n'y croit aucun de mes accusateurs. Et, puisque Dieu existe, il ne peut arriver rien de mal Ă  l'homme juste, ni pendant sa vie, ni aprĂšs sa mort." fait dire Platon Ă  Socrate dans L'apologie de Socrate. On trouve la mĂȘme croyance dans le bouddhisme, mais sans l'idĂ©e de salut individuel fusion dans "l'Un-Tout" "L'homme n'est pas comme la banane, un fruit sans noyau, son corps contient une Ăąme immortelle." Les Kabyles appellent les dĂ©funts "les gens de l'Ă©ternitĂ©".5 La rĂ©surrection des corpsLe judaĂŻsme, puis le christianisme et l'islam approfondissent la croyance en l'immortalitĂ© et y ajoutent celle de rĂ©surrection des corps "Vos morts vivront, leurs corps ressusciteront." Ancien Testament, Vision d’ÉzĂ©chielHannah Arendt met en Ă©vidence l'influence dĂ©cisive du christianisme et de la notion de "rĂ©surrection des corps" et pas seulement des "Ăąmes" et de "vie Ă©ternelle" qui confĂ©ra Ă  la vie humaine une importance et une dignitĂ© qu'elle n'eut jamais le christianisme, la vie humaine et le temps qui lui est imparti sur la terre acquiĂšrent une importance considĂ©rable en raison de l’incarnation Dieu s’est fait homme et du fait qu’elle constitue une prĂ©paration au salut, Ă  la vie Ă©ternelle."Ne considĂ©rons plus un corps comme une charogne infecte, car la nature trompeuse le figure de la sorte, mais comme le Temple inviolable et Ă©ternel du Saint Esprit." Pascal, Lettre Ă  sa soeur Gilberte du 1er octobre 1651"Sans JĂ©sus, la mort est abominable, mais c'est une chose sainte et joyeuse pour le vĂ©ritable croyant." PensĂ©esTout ce qui ce par quoi l’homme antique cherchait Ă  s’immortaliser les Ɠuvres d’art, la vie politique passent au second plan des prĂ©occupations humaines ou sont jugĂ©es vaines. Le sentiment d’éternitĂ© l’emporte dĂ©sormais sur le dĂ©sir d’immortalitĂ© et sur la rivalitĂ© avec les PĂ©guy a bien montrĂ© ce changement de perspective qui Ă©tait dĂ©jĂ  plus ou moins en germe dans l’antiquitĂ© grecque les hommes sont supĂ©rieurs aux dieux, car ils font l’expĂ©rience de la mort est un Ă©vĂ©nement tragique, mais ce n’est pas un Ă©vĂ©nement absurde car sans elle la vie humaine n’aurait pas de sens. Un homme immortel ne ferait rien, ne se reproduirait pas "La vie des enfants, c'est la mort des parents." Hegel et n’aurait d’autre ressource que de s’intĂ©resser, passionnĂ©ment comme les dieux grecs, aux la mort et sans la naissance, rien de nouveau ne se produirait dans le monde "Le miracle qui sauve le monde, le domaine des affaires humaines de la ruine normale, "naturelle", c'est finalement le fait de la natalitĂ©, dans lequel s'enracine ontologiquement la facultĂ© d'agir." Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, Calmann-LĂ©vy, coll. Pocket, p. 3145 La mort Ă  l'Ă©poque moderneAvec les progrĂšs des sciences et des techniques, le dĂ©veloppement de l'esprit critique et le remplacement des anciennes valeurs par le profit et la rentabilitĂ©, l'individu affronte la mort dans la solitude. L'Ă©poque moderne se caractĂ©rise par une crise de l'individualitĂ© devant la mort dans un contexte de nĂ©vrose et d'angoisse ou par une banalisation apparente de la sociĂ©tĂ© moderne a globalement perdu la foi en la vie Ă©ternelle Arendt montre l'action corrosive du doute cartĂ©sien chez des penseurs chrĂ©tiens comme Pascal ou Kierkegaard, mais a conservĂ© la foi en la vie, mais une vie dĂ©sormais coupĂ©e de toute considĂ©ration transcendantale religieuse ou autre et donc d'une vie qui se suffit Ă  elle-mĂȘme et d'oĂč la dimension de l'action rĂ©servĂ©e Ă  une poignĂ©e de savants, de la parole et de l'Ɠuvre rĂ©servĂ©e Ă  une poignĂ©e d'artistes tend Ă  disparaĂźtre au profit d'une sorte de survie "hĂ©bĂ©tĂ©e" ... DĂšs Ă  prĂ©sent, le mot travail est trop noble, trop ambitieux, pour dĂ©signer ce que nous croyons faire dans le monde oĂč nous sommes. Le dernier acte de la sociĂ©tĂ© de travail, la sociĂ©tĂ© d'employĂ©s, exige de ses membres un pur fonctionnement automatique, comme si la vie individuelle Ă©tait rĂ©ellement submergĂ©e par le processus global de la vie de l'espĂšce, comme si la seule dĂ©cision encore requise de l'individu Ă©tait de lĂącher, pour ainsi dire, d'abandonner son individualitĂ©, sa peine et son inquiĂ©tude de vivre encore individuellement senties, et d'acquiescer Ă  un type de comportement, hĂ©bĂ©tĂ©, "tranquillisĂ©" et fonctionnel." On peut donc constater que la banalisation de la mort comme simple cessation des fonctions vitales va de pair Ă  l'Ă©poque moderne avec une certaine banalisation de la des philosophe "athĂ©es" ou agnostiques continuent Ă  assumer le sĂ©rieux de la mort, sa dimension "tragique" Pour Jean-Paul Sartre, elle est la "nĂ©antisation toujours possible de mes possibilitĂ©s, qui est hors d'atteinte de mes possibilitĂ©s." La mort transforme la vie en destin. » dira de son cĂŽtĂ© AndrĂ© moderne a tendance Ă  ignorer la mort ou Ă  la banaliser "on" meurt. Pour Heidegger, nous trouverons dans l'acte d'assumer la mort l'authenticitĂ© de notre "ĂȘtre pour la mort", puisque la mort exprime la structure de la vie humaine. "L'Etre authentique pour la mort, c'est-Ă -dire la finitude de la temporalitĂ©, est le fondement cachĂ© de l'historicitĂ© de l'homme." Sein und Zeit [/justify] StreamLa mort n'est rien - Charles PĂ©guy - Dominique Piat by Jean-Pierre HanĂ© , "Mon petit théùtre sonore" from desktop or your mobile device
En ce 1er novembre, jour oĂč les vivants honorent les morts, beaucoup de parents accusent encore la douleur due Ă  la sĂ©paration d’avec l’Être cher, comme si l’on rouvrait une plaie qui tarde Ă  se cicatriser. Et si cette attitude attristait davantage l’ñme de nos chers disparus dont seul le corps est mort » ? Puissions-nous mĂ©diter ce texte souvent attribuĂ© Ă  tort Ă  Charles PĂ©guy, comme un message d'outre-tombe. ''La mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de vos pensĂ©es, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin.'' Canon Henry Scott-Holland 1847-1918 Transcription Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville
Lamort n'est rien. - Charles PĂ©guy. This quote was added by cheville. La mort n'est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton solennel ou triste. Train on L'amour ne disparaĂźt pas de Charles PĂ©guy La mort n'est rien je suis seulement dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ© Je suis moi, vous ĂȘtes vous Ce que j'Ă©tais pour vous, je le resterai toujours Donnez moi le prĂ©nom que vous m'avez toujours donnĂ© Parlez moi comme vous l'avez toujours fait N'employez pas un ton diffĂ©rent Ne prenez pas un ton solennel ou triste Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble Priez, souriez, pensez Ă  moi Que mon prĂ©nom soit prononcĂ© Ă  la maison Comme il l'a toujours Ă©tĂ© Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre ! La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ© Elle est toujours ce qu'elle a Ă©tĂ© Le fil n'est pas coupĂ© Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e Simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ©...
Lamort n'est rien - Charles Péguy - Dominique Piat by Jean-Pierre Hané , "Mon petit théùtre sonore" published on 2021-02-11T07:18:49Z. Recommended tracks L'homme n'est pas une chÚvre - de Gérard Mordillat - par Jean-Pierre Hané by Jean-Pierre Hané , "Mon petit théùtre sonore" published on 2021-05-15T07:27:06Z. Users who like La mort n'est rien - Charles Péguy
Pourquoi avoir choisi ce poĂšme plutĂŽt qu’un autre ? C’est trĂšs simple, la premiĂšre fois que j’ai entendue ce poĂšme, c’était Ă  l’enterrement de ma grand-mĂšre. C’était mon pĂšre qui lisait ce poĂšme devant toute l’assemblĂ©e. Et depuis ce jour, ce poĂšme a laissĂ© en moi, une idĂ©e particuliĂšre de la mort. Je ne me fais pas une idĂ©e triste ou malheureuse de la mort, mĂȘme si cela reprĂ©sente pour moi l’inconnu. Je pense que cela dĂ©pend de l’éducation que l’on reçoit et des croyances auxquelles nous croyons. Personnellement, chez moi, nous sommes ChrĂ©tiens et donc l’idĂ©e de mort ne signifie pas la fin, mais quelque chose d’autre, qui continu, ainsi que l’idĂ©e que les morts restent a nos cotĂ©s pour veiller sur nous. Ce poĂšme illustre parfaitement cette idĂ©e, ce n’est pas complĂštement fini et ils sont toujours lĂ . Quelque chose continu, une prĂ©sence reste, c’est certain. Notre vie , elle, est terminĂ©e. Notre corps ne prendra plus les empruntes du temps, une fois que notre Ăąme aura quittĂ© son enveloppe terrestre pour partir vers l’invisible. La mort ne signifie pas la fin. La mort n’est qu’un passage entre les deux mondes. Quand notre vie fini dans celle-ci, c’est une nouvelle vie qui commence dans l’autre. Je ne suis pas inquiĂšte quant a la mort, et ce poĂšme y est pour beaucoup. Depuis le jour oĂč je l’ai entendu de la bouche de mon pĂšre, comme s’il parlait au nom de ma mĂ©mĂ©, j’ai compris que la mort Ă©tait inĂ©vitable mais qu’elle n’avait en elle rien de triste, si ce n’est la perte d’un ĂȘtre cher. Mais qu’elle ressemble plutĂŽt a une sorte d’ happy-end . GrĂące a ce poĂšme, les morts restent dans nos mĂ©moires, de maniĂšre heureuse, et restent a nos cotĂ©s. C’est une douce image de la mort que nous dĂ©voile Charles PĂ©guy. Une image qui me convient parfaitement. PĂ©guyapprĂ©ciait la conception du prĂ©sent, oĂč rien n’est figĂ©, tout reste possible. Il tenta de convaincre l’Église catholique de ne pas mettre Ă  l’index Bergson.

La mort n’est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de vos pensĂ©es, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. Charles PĂ©guy, d’aprĂšs un texte de Saint Augustin

Lamort n’est rien Je suis seulement passĂ©e Dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©.. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous Ă©tions L’un pour l’autre, Nous le sommes toujours.. Donne-moi le nom Que tu m’as toujours donnĂ©, Parle-moi Comme tu l’as toujours fait.. N’emploie pas un ton diffĂ©rent, Ne prends pas un air solennel Et triste. Continue Ă  rire De ce qui nous faisait rire Ensemble.
19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 2222 L'amour ne disparaßt jamais, la mort n'est rien. Je suis seulement passé dans la piÚce à cÎté. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre nous le sommes toujours. Offre-moi ton nom pour toujours Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste. Poursuit ton sourire qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense à moi. Prie pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, L'existence dans la vie signifie tout Elle est ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vie... Je t'attends, je ne suis pas loin, juste de l'autre cÎté du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles Péguy ___________________________________________________________________________________________ Published by Marc-Elie - dans PoÚmes
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